Ko-Budo... la compilation

Ko-Budo
BO-SAI -NUNCHAKU-TONFA...  Collector 1975
Il s'agit d'arts de guerre se pratiquant avec des armes qui sont en général de vulgaires instruments agraires (utilisés pour la moisson, le battage du riz, la pêche, etc) adaptés aux techniques locales de combat sans armes (type Karaté ancien, alors appelé Naha-Te, Shuri-Te ou To-De). De cette synthèse résultèrent des techniques d'autodéfense originales et relativement complexes, en tous cas inattendues, qui firent des ravages parmi les envahisseurs. Depuis l'engouement pour le Karaté, l'intérêt pour les Ko-Budo d'Okinawa n'a cessé de grandir

Bo
Ce troisième tome de l'Encyclopédie des Arts Martiaux consacré aux arts des "îles du sud" traite du bâton. On l'appelle BO, ou KON. La technique est BO-JUTSU, mais l'art est KONPO. Si le passage de la technique (Jutsu) A la Voie (Do), au sens de "chemin de l'accomplissement de soi" à travers une pratique guerrière, date d'une centaine d'années seulement, les modalités techniques du simple maniement du bâton sont probablement aussi vieilles que les querelles entre les hommes. Primaire ou sophistiqué, a base de simple gourdin ou de bâton à forme étudiée, anguleux, tranchant, rond, pointu, en bois dur ou en bambou, la "technique du bois" s'est élaborée un peu partout dans le monde, émanation de tous les peuples, comme la reprise la plus naturelle et la plus simple pour se défendre ou attaquer. De la massue de l'homme préhistorique à la canne de la Belle Époque, en passant par les armes d 'hast du Moyen Age (lances, hallebardes, fauchards), le maniement a pu s'affirmer avec le temps, ou quelque peu varier en fonction de l'expérience sur le terrain et de certaines recherches particulières et locales, mais ses grands principes sont restés. Sa terrible efficacité aussi.

SAI
Ce trident en métal a une longue histoire ; on en trouve des ébauches et des formes très voisines dans de nombreux pays du Sud-Est asiatique, notamment en Chine (le SAN-KU-CHU), en Inde, en Indonésie (sous les noms de TJABANG, TICHEO, TEKPI, TRISULA). On pense que des marins de Sumatra ou de Java en ont introduit l'usage dans les Ryu-Kyu. Le Sai est une sorte de dague dont la "lame" est représentée par une tige de fer arrondie, à pointe plate, de section légèrement conique, et encadrée par une large garde à deux branches pointues et recourbées vers l'avant. Certaines lames sont de section octogonale. Il existe actuellement diverses formes de gardes de sai, plus ou moins ouvertes ou recourbées. L'instrument utilise dans les dojos actuels est en général chromé ; seul le manche est entouré d'une corde ou d'un bandeau torsadé (tissu ou cuir) pour assurer une meilleure saisie. Tel quel, il est assez différent du sai connu autrefois à Okinawa : le manche était fait en tige de bambou fendu et lié, et les pointes, la pointe centrale comme celle de la garde, étaient affûtées....

Nunchaku et Tonfa
Nunchaku et Tonfa sont deux autres arts majeurs des Ko-Budo d'Okinawa. Comme celle du Sai, leur maîtrise est complexe, au-delà d'une manipulation élémentaire mais suffisante pour créer l'illusion de l'efficacité, piège classique des techniques martiales venues d'orient. On ne peut que regretter qu'une pratique primaire et hâtive suffise à certains pour faire étalage d'une violence retranchée derrière une soi disante nécessité d'autodéfense. Cela provoque parfois, hélas, certains débordements de "justiciers" au nunchaku, faits divers repris par une presse déjà peu tendre avec les arts martiaux, ou, au mieux, des démonstrations publiques qui tiennent plus du cirque que de l'affirmation de quelque chose de vraiment profond. Le folklore dont s'entoure parfois le Ko-Budo, pour plaire lors de telles démonstrations, médias obligent, fait passer à coté de l'essentiel. Et ne parlons même pas des formes sportives de ces arts qui ont déjà permis de mettre sur pied des Championnats de nunchaku. C'est, à chaque fois, tout autre chose que l'art proposé par les derniers maîtres de Ko-Budo. Sortis de leur contexte, les Ko-Budo ne sont plus les Ko-Budo : il en reste des outils plus ou moins étranges, qui sont aussi devenus des armes. Mais celles-ci ne peuvent intéresser le Budoka que dans le cadre d'un dojo.
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