Kung-Fu Tai-Ji-Quan Chi-Kung

Chi-Kung (prononcé fi Chee Goong "), Chi-Kong ou GiGong (en pinyin) apparaît aussi sous le nom de Nei-Kung (nei-gong) qui veut dire " Kung-Fu interne " (Nei-Chia-Kung-Fu ou Nei-Dan-Gung-Fu). On y trouve Chi (l'air ou l'énergie qui habite tout être vivant) et Kung (référence une discipline, un travail, sous entendant la patience, et à l'effort dans la durée, d'où le Fu du Kung-Fu). Chi- Kung est donc l'art de la circulation de l'énergie interne à l'être vivant, à travers la maîtrise de la respiration. C'est le très long travail que fait l'homme sur lui même pour prendre conscience de cette énergie, la développer, la diriger, la retenir ou la propulser, la contrôler avec son esprit. A partir de là, on peut envisager ce travail dans quantité de directions, avec des objectifs nombreux et divers. Chikung est en réalité un vaste sujet...

Kung-Fu, du débutant à l'expert

Le terme de Kung-Fu est devenu, ces dernières années, le nom générique de l'ensemble des techniques individuelles chinoises de combat, qu'elles se pratiquent d'ailleurs avec ou sans armes. Et l'on dénombre autour de quatre cents styles considérés par les spécialistes comme sérieux, c'est-à-dire remontant souvent à plusieurs siècles ... auxquels il faut ajouter tous les styles récents, nés du fantastique engouement du public occidental pour le Kung-Fu depuis l'année 1973, celle de la mort d'un certain Bruce Lee. Cet acteur américain, originaire de Hong-Kong, devint en quelques mois une vedette internationale après être apparu dans quelques films d'arts martiaux qui vont rester dans l'histoire du cinéma comme des modèles du genre. II fut indiscutablement responsable de la spectaculaire vulgarisation du Kung-Fu auprès des jeunes, mais sa disparition soudaine, en pleine gloire, laissa sans lendemain le style très personnel qu'il crut bon de créer lui-même, le " Jeet Kune Do ". D'autres styles, les plus fantaisistes, fleurissent dans la foulée pour disparaître tout aussi vite, semant le désarroi auprès d'un public confiant en des prouesses de cinéma. Ce livre ne veut accorder aucune attention à ces écoles modernes, qui ne représentent rien en profondeur. Le véritable Kung-Fu est en soi déjà suffisamment complexe, ramifié en quantité de directions déjà assez difficiles à suivre pour que nous n'ayons pas éprouvé le besoin d'égarer davantage encore le lecteur dans le cadre de cet ouvrage d'initiation.

Tai-ji-Quan, sport et culture

Gymnastique douce, relaxation en mouvement, yoga chinois, prise de conscience et sagesse de son corps, exercice thérapeutique, technique de longue vie, école de maîtrise de soi... le Tai ji quan est certes tout cela. Et tout cela peut s'apprendre. Mais il est bien plus que cela encore, à la fois en aval et en amont. Car on est fort heureusement en train de faire litière d'une conception ancienne et tenace, datant de l'époque où les arts martiaux japonais " durs " ont fait irruption en Occident, qui présentait le Tai ji quan comme une sorte de ballet symbolique tout juste bon pour les vieux, les malades, ceux qui, de toute façon, ne pouvaient plus prétendre à autre chose. Ainsi, en aval, et très prosaïquement, le Tai ji quan est aussi une technique de combat, un art martial part entière dont l'efficacité pour ne pas être évidente n'en est pas moins facile à prouver par un expert ; et cet aspect-la. fort heureusement, se redécouvre ; et lui aussi peut s'apprendre. Mais en amont, plus mystérieusement, le Tai ji quan est une voie de réalisation de l'idéal taoïste, une école philosophique qui débouche sur une vision intuitive de l'Ultime Vérité, un retour à I'Unité Primordiale à travers la recherche d'une force qui ne s'appuie pas sur le développement musculaire, mais sur la concentration de l'énergie interne que possède tout homme et qui en fait une parcelle de l'Univers. Et cela se découvre, seulement. Pratiquer le Tai ji quan, c'est plus qu'apprendre une technique en tant que telle : c'est apprendre un savoir-faire qui peut permettre de découvrir un jour un savoir être.