Kung-Fu... la compilation

Le Kung-Fu peut être, pour celui qui veut aller au delà des éphémères satisfactions liées à l'efficacité en combat, une inimitable école de vie, une révolution de l'Etre, un ferment de notre société ou l'on n'imagine plus beaucoup. Car imiter les techniques montrées par le Maître n'est qu'un tout petit début ; en resteront là ceux qui n'ont que le souci des apparences. Les autres dépasseront ce stade primaire et apprendront comment se créer soi-même. Mais il faut savoir que les étapes de cette véritable alchimie intérieure ne peuvent être révélées à travers un enseignement de masse. Toute initiation a ses rites, dont il faut mériter l'accès.

Kung-fu de combat

Les techniques de combat qui ont été retenues dans ces chapitres appartiennent essentiellement aux styles Hung-Gar, Choy-Lee-Fut, Tang-Lang, Hao-Pai, Win-Tsun et Wah-Kuen-Pai qui sont parmi les écoles actuellement les plus développées et les plus efficaces dans le style " dur " de boxe chinoise (Wai-Chia). Les enchaînements de combat proposés intéresseront également, notamment, tous les pratiquant de Karatédo, Taekwondo, Shorinji Kempo ou d'arts vietnamiens, qui ont bien des analogies avec ce qu'ils pratiquent déjà et qui pourront, à condition de posséder suffisamment d'esprit d'ouverture, y puiser pour enrichir et parfaire leurs propres directions d'étude et de recherche.

Tao du Kung-fu

Très nombreux ont été les lecteurs de l'Encyclopédie des Arts Martiaux " à me réclamer cet ouvrage venant en complément indispensable " Kung-Fu, art et technique " et " Kung-Fu de combat ", qui avaient largement éveillé leur intérêt pour la Voie chinoise des arts martiaux. I1 est certain qu'on ne peut évoquer le Kung-Fu en en occultant ses Tao, qui sont pour lui ce que les Kata sont au karatédo traditionnel japonais, soit les racines de l'art, le label d'authenticité, l'ossature d'une progression. Les Tao (Kuen Tao) sont des enchaînements de combat. séquences codifiées et traditionnelles, remontant parfois aux sources du style, que l'on exécute seul en Face d'adversaires imaginaires. La décision qui était donc à prendre, pour réaliser un tel sujet, était évidente sur le principe. Mais c'est l'exécution pratique de ce projet qui posait problème et me l'avait fait écarter jusqu'ici, au profit d'autres titres parus depuis dans cette collection. Qu'on y songe : avec plus de 400 styles plus ou moins reconnus, cela porte les Tao représentatifs à plusieurs centaines (exécutés avec ou sans armes). sans compter bien entendu les séquences tronquées dans un but pédagogique et celles qui ont été mises au point plus récemment, par besoin démonstratif ou souci d'originalité à tout prix pour certains styles avides de publicité. Et, s'ajoutant à l'usure du temps et à la coalescence des techniques dans un monde où la vie de relation a fini par décloisonner tous les styles, la contribution (puis, inévitablement, la rivalité) des groupes, associations et fédérations toutes plus représentatives les unes que les autres, ont dilué à ce point les Tao originels que les filières authentiques sont devenues plus que difficiles à reconstituer. Rançon du succès, d'où une complexité bien supérieure à celle qui existe même en karaté (où les choses se compliquent pourtant également à mesure que les années passent, et pour les mêmes raisons). A l'issue d'une énorme et laborieuse phase de documentation, puis de mise en forme pour en harmoniser la présentation, voici une sélection de 20 Tao. en 2260 dessins, représentant 12 écoles différentes.

Kung-fu originel

C'était il y a dix ans. Le Kung-Fu, porté par la vague Bruce Lee, attirait brusquement les feux de la rampe. Après des siècles d'une existence obscure et discrète, les arts martiaux chinois (que l'on désigne d'habitude sous le terme générique de " Kung-Fu ") jaillirent en pleine actualité, soudain exhumés, débarrassés de leur gangue séculaire, dépoussiérés et habillés de neuf puis jetés sur le marché des produits de grande consommation. De quoi faire se retourner dans leurs tombes les maîtres d'antan, qui furent si discrets et si sélectifs. Il y eut alors un " phénomène Kung-Fu " qui s'exprimait et s'enflait par les films, les magazines, les livres. Ce fut soudain une mode nouvelle, rejetant au second plan les arts martiaux japonais, tel que le Karaté, taxé comparativement de brutal et de fruste. Il y eut l'enthousiasme de la découverte, qui courut dans les milieux d'arts martiaux comme un feu de paille ... Je voulus comprendre, savoir, comparer. J'entrepris aussitôt une vaste recherche sur le sujet, aux sources les plus sûres, puis publiais simultanément un ouvrage présentant l'infime variété de styles et des techniques de la boxe chinoise et un autre consacré à ce qu'il était alors possible de savoir de l'histoire du Kung-Fu. Ces deux livres, présentant pour la première fois l'essentiel du fond et de la forme de cet art eurent un excellent accueil et furent rapidement épuisés. Depuis, malgré les inévitables excès et avatars nés de sa crise de croissance, I'intérêt pour le Kung-Fu n'a cessé de grandir auprès d'un public désireux d'explorer toutes les voies proposées par cet art aux multiples facettes. De ce besoin, sans cesse rappelé par les lecteurs de " l'Encyclopédie des Arts Martiaux ", est né cet ouvrage.

Découvrir le Kung-Fu

Il était autrefois un monastère en Chine impériale ... On l'appelait Shaolin,"monastère de la Jeune Foret", et i l fut la source d'ou partirent tous les courants dont sont aujourd'hui composés les arts martiaux de l'Extrême-Orient, Wu-Shu en Chine, Bu-Do au Japon. L'enseignement martial de ses moines, perpétué pendant des siècles, reste à la base de tout ce qui se pratique dans dojo et kwoon du monde entier : on l'appelle Kung-Fu, terme générique pour désigner tout un ensemble de techniques de combat à main nue ou avec armes.